Cela faisait quelques jours que j'avais rencontré Andrew au bar de l'hôtel et depuis, son visage n'avait que très rarement quitté mes pensées. Evidemment, quand j'étais aller au bar le lendemain pendant le service de July, elle avait tout de suite vu que quelques choses me troublait et elle m'avait fait passé un interrogatoire dans les règles.
Tout ce que j'avais consentis à lui dire, c'était que je m'étais engueulé avec un client de l'hotel au bar et qu'on avait fini par boire un verre ensemble. Je ne lui avais pas parlé du trouble qu'il avait causé en moi. Je ne voulais pas qu'elle s'imagine que je tombais amoureuse. Après tout, je ne connaissais rien de ce gars et puis, les amourettes de vacances, c'est mignon quand on a quinze/seize ans, à vingt-quatre, ça craint un peu.

En me levant ce matin, j'avais eu envie de courir. Il faut dire que depuis que j'étais sur l'île, je ne l'avais pas fait alors qu'à New York, je courrais au moins deux à trois fois par semaine. Courir me permettait d'évacuer les tensions et de me sentir mieux et justement, j'avais besoin de faire les deux. Du coup, j'enfilais un short blanc et turquoise ainsi qu'un T-shirt jaune, mes basket et je pris la direction de la plage. Des les premiers mètres parcouru sur le sable, mes muscles protestèrent mais je continuais. Il fallait que je cours, jusqu'à épuisement. Rapidement cependant, mes jambes trouvèrent leur rythme de croisière et ainsi, je pouvais profiter pleinement de la vue magnifique que j'avais sur l'océan.
La grande bleu m'avait toujours fascinée, même enfant. Mon père me disait souvent que j'étais sa petite sirène à lui parce que l'océan exerçait sur moi un contrôle hors du commun.

J'étais tellement plongé dans mes pensées qui allaient d'Andrew à mon père que je ne voyais plus ce qui défilait devant mes yeux. C'était donc tout naturellement que j'avais percuté quelqu'un et que du coup, je m'étais foulée la cheville gauche. Je me redressais afin de pouvoir me masser la cheville.

- Désolée, je ne regardais pas où j'allais, disais-je à la personne que j'avais heurté. J'espère que vous allez bien et que je ne vous ai pas fait trop mal.

Je jettais enfin une regard à la personne quand je le reconnu. Non, ce n'étais pas possible. La personne qui se tenait devant moi et qui se massait les côtes n'était autre qu'Andrew, le mec du bar.

- Encore toi ? m'écriais-je en rigolant pour masquer mon embarra. Ce n'est pas possible, on se suit ou quoi ?

A la lumière du soleil, je le trouvais encore plus craquant que dans mes souvenirs et ce n'était pas bon signe du tout.

D'aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours aimé courir. Sentir mes muscles s'étirer puis se contracter, sentir le vent me cingler le visage, le sol se dérouler sous mes pieds au fil de mes foulées. Ces gestes avaient toujours été bénéfique pour moi et puis, c'était l'une des choses que je partageais avec mon père. Il avait pris l'habitude de m'emmener courir avec lui le samedi matin et il m'encourageait toujours à me dépasser. C'est fou comme il me manquait mais quand je courais, je le sentais près de moi, comme avant.

Ce matin, j'avais décider de courir sur la plage. Techniquement, c'était pas la meilleure chose à faire. Le sable glissait sous mes pas donc, mes foulées se faisaient plus durement.
Au bout d'un moment, j'avais heurté quelqu'un. Je ne l'avais pas vu car j'étais dans mes pensées. En tombant, je m'étais foulée la cheville mais ce qui m'importait le plus, c'était de ne pas avoir blessé la personne.
Je m'excusa auprès de la personne en lui demandant si je lui avais fait mal alors que moi-même je me massais la cheville gauche qui me lançait un peu. Ce n'était qu'en relevant la tête que j'avais reconnu Andrew, l'homme du bar avec qui j'avais commencé par me disputer avant qu'on ne tente une discussion plus civilisée. En le reconnaissant, je n'avais pus masquer ma surprise pendant qu'il se passait la main dans les cheveux. Diable que j'aimais qu'il fasse ce geste. Je le détaillais discrètement du regard. Il n'avait sur lui qu'un short bleu et donc, j'avais le loisir de pouvoir observer sa musculature.
Il me répondis que si nous nous étions recroisé, c'était peut-être tout simplement parce que nous étions dans le même hotel et que nous allions dans les mêmes endroits. Certes, il avait raison mais si nous avions pus nous éviter quelques jours, pourquoi ne pas avoir continuer ?

- C'est vrai que l'île n'est pas grande, concédais-je finalement, et il est normal de croiser les gens souvent.

Je lui fit un sourire conscrit puis il lui demanda comment allait ma cheville tout en la regardant. Je détournais le regard sur la cheville pour ne pas qu'il remarque mon air gêné.

- Oui, oui, ça va aller, c'est juste une foulure. Je vais avoir un peu mal un ou deux jours mais ce n'est pas méchant.