Après être rentrée de la plage, où j'avais fait connaissance avec Elisabeth, j'étais partie me doucher. L'eau était chaude et délicieuse. Je restais toujours autant de temps sous la douche qu'au temps où je me réveillais bien avant mon réveil à cause du foutu cauchemar que je faisais. En fait, je n'avais rien changer à mes habitudes. Longue inspection devant la glace, longue douche et une touche de maquillage qui cette fois, ne transformait pas le zombie que j'étais en jeune femme comme les autres. Non depuis que je ne faisais plus ces cauchemars, la touche de maquillage servait juste à magnifié mon teint.
Ensuite, j'étais descendu au restaurant de l'hôtel pour diner, seule. Après cela, j'avais décidé d'aller passer un peu de temps au bar. Je m'approchais du bar et m'installais. Le serveur était en train de servir un jeune homme et donc, je détournais le regard pour ne pas me faire draguer encore une fois puis quand le serveur vint vers moi, je lui commandais un mojito. En attendant mon verre, je me plaçais dos au bar, les coudes sur celui-ci et j'observais une jeune femme brune qui chantait. Je voyais dans sa posture qu'elle était amatrice et qu'elle ne se sentait pas à l'aise.
Le barman m'apporta enfin mon verre.

- Merci. Est-ce que vous pourriez m'en apportez un autre s'il vous plait ?

Le barman acquiesçait d'un signe de tête puis je commençais à boire mon verre. Depuis que j'étais ici, c'était mon rituel et le barman savait bien que buvait plusieurs verres avant de rejoindre ma chambre tant bien que mal. Peut-être se souvenait-il que mon premier soir ici, il avait dû me raccompagner dans ma chambre puisque je ne tenais plus sur mes jambes.
A chaque gorgée que je buvais, je m'imaginais retrouver Julian et le torturer jusqu'à ce qu'il demande grâce et quand il le faisait, je le torturais encore plus. Je savais quand même que je ne le ferais pas dans la réalité. Si, par hasard, il se trouvait en face de moi à cet instant, il se prendrait surement une gifle et c'est tout.

Depuis que j'étais ici, à part le mec de la plage, personne n'avait tenté de me draguer et j'en étais ravie. Il faut dire aussi que la plupart de mes soirées, je les passais le regard triste, ce qui avait tendance à faire fuir les garçons.
Je venais de finir mon troisième mojito sous le regard du barman qui anticipait mes désirs, quand un jeune homme s’installa un siège plus loin de moi. Je lui jetais un regard furtif avant de lever les yeux au ciel. Encore un Don Juan briseur de coeur qui était à la recherche d'un fille à mettre dans son lit. Je regrettais d'être venue seule ici et non pas accompagnée de mes amis. Au moins, s'ils avaient été là, non seulement je n'enchainerais pas les mojito mais en plus, aucun homme ne se serait aventurer à me draguer, même si mes amis étaient en couple.
Il avait du mal interpréter mon regard car une fois son martini posé devant lui, il se mis sur le siège juste à coté de moi et commença son plan drague. Je le laissais parler de lui avant de lui donner le coup fatal.

- Je t'arrête tout de suite mon gars. Je ne suis pas intéressée et je ne le serais jamais. Tu prétends que je suis celle qui fait battre ton coeur mais encore faut-il que les mecs soient doté d'un coeur, ce qui n'est pas le cas. Alors maintenant, fais-moi plaisir et va te chercher une autre proie ailleurs avant que je m'énerve.

Je le regardais de façon à lui faire comprendre que je ne plaisantais pas avant de retourner à mon verre. Il ne bougeait pas mais détourna son regard. Du coup, c'est moi qui pris mon verre et me déplaçais. Je trouvais une place de l'autre coté du jeune homme qui passait aussi son temps à boire. Je ne m'étais pas assise juste à coté de lui, j'avais laissé de la place, je ne voulais pas encore une fois me faire draguer alors je tournais le dos au bar et focalisait mon attention sur la scène où se produisait la chanteuse amatrice.

Après avoir changer de place, le Don Juan du dimanche avait suivi mon conseil et s'était trouvé une autre proie en la personne d'une jeune femme blonde. J'avais aussi remarqué que le jeune homme près de qui j'étais assise lui avait jeter un regard et que ce n'était qu'après qu'il avait décidé de changer de place. Je m'étais dis que le jeune homme avait peut-être pris ma défense ou alors, qu'il lui avait lancé un regard compatissant. Dans le doute, je m'étais dis que finalement, il y avait peut-être des mecs bien à part Steven et Jason, qui étaient mes meilleurs amis et qui ne prenaient pas ombrage quand j'insinuais que tous les mecs étaient à mettre dans le même panier.
Je buvais une gorgée de mon verre quand je vis du coin de l'oeil, le jeune homme boire son verre cul sec et le tendre au barman pour qu'il lui en serve un autre, tout en lui disant qu'en gros, c'était les femmes qui avait tendance à se barrer sans dire un mot. A ce moment-là, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et se mit à bouillonner méchamment.

- Parce que se barrer en pleine nuit avec les valises de ta petite amie est quelque chose de normal de la part d'un mec ? Je ne crois pas alors ne vient pas t'étonner si les filles font pareil, disais-je avant de boire une autre longue gorgée de mon verre et de poursuivre. De toute façon, quand un mec fait quelque chose, c'est normal mais dès que c'est une fille, elle se fait traiter de tous les noms.

Je ne savais pas ce qu'il m'a pris mais je m'étais saisi de mon verre, m'était levée et j'avais rejoins le jeune homme.

- De toute façon, les mecs sont tous les mêmes, avais-je dis en le regardant avant de finir mon verre, de le poser violemment sur le comptoir et de demander au barman de mettre mes consommations sur ma note d'hôtel.
Je tournais les talons pour rejoindre ma chambre fermement décider à me calmer en regardant un bon film ou de me connecter sur ma messagerie pour voir si mes amis y étaient aussi.

Après avoir dit au jeune homme ce que Julian avait fait, il me répondit ce qui lui était arrivé. Son histoire était étrangement similaire à la mienne. La seule différence, c'est que lui avait eu un post-it de rupture et pas moi.

Je me souviens qu'en ayant découvert que Julian s'était barré, j'avais appelé ses collègues et tous faisaient les étonnés. Ainsi, son coéquipier était le seul à m'avoir rappelé plus tard pour me dire que Julian lui avait raconté qu'il avait besoin d'un peu d'air. Je n'en revenais pas, ce lâche avait préféré me faire la "surprise" de la rupture plutôt que de me parler et qu'on trouve un terrain d'entente.

Malgré que nos aventures soient presque les mêmes, j'avais craché que les mecs étaient tous les mêmes et lui avait répondu la réciproque en ajoutant ajoutant qu'il n'y en avait pas une pour rattraper l'autre et qu'il en avait la preuve. Moi, qui commençait à partir du bar pour éviter de me prendre la tête avec un inconnu, je m'étais arrêtée net et m'étais retourner.

- Comment ça la preuve ? Je vais te dire une chose, moi je voulais passer une soirée tranquille parce que ça m'aurait changé pour une fois. Au lieu de ça, tu te mets à commenter le commentaire que j'ai fait à l'autre abruti pour le faire partir. Figure toi que je sais très bien que tous les mecs ne sont pas sans coeur, seulement, ces mecs-là sont rares et partent toujours trop tôt.

Des larmes commençaient leur descente. Je repensais à mon père, qui prenait toujours soin de nous dire à quel point il nous aimait, à ma mère et à moi. Je pensais aussi à Stephen et à mes amis qui n'avaient pas supporter de me voir pleurer pour un idiot et qui se montraient compatissant. C'étaient des mecs, ok, mais ils avaient un coeur énorme.

Cette soirée était la pire que j'avais passé à Coconut Island. Non seulement je m'étais faites draguer lourdement mais en plus, je venais de me prendre la tête avec un autre mec. A ce moment précis, j'hésitais entre écourter mon séjour ou ne plus sortir de me chambre.
Le jeune homme avec qui je m'étais prise la tête, venais de se proposer de m'offrir un verre seulement, j'avais décliné. On venait de s'engueuler et j'étais énervée, ce qui n'est pas sympa quand on prend un verre avec quelqu'un. Bien que je lui avais dis que je ne voulais pas gâcher sa soirée encore plus, étant donné ma mauvaise humeur, il me répondit qu'elle serai toujours meilleure que celles qu'il avait passé depuis deux ans et qu'il ne voyais pas comment la soirée pouvait être encore plus gâchée.
Allez savoir pourquoi, ça m'avait fait rire et c'était toujours en riant à moitié que je lui rétorquais :

- Quand on veut vraiment, on trouve toujours comment gâcher encore plus une soirée.

A peine avais-je fini ma phrase que je voyais mes amis lever les yeux au ciel et me maudire. Penser à eux me fit encore plus sourire. Ils me manquaient et j'aurais aimé qu'ils soient tous là avec moi mais ils n'avaient pas pus.
Le jeune homme passa sa main dans ses cheveux (geste que je trouvais très sexy, je dois l'avouer) puis posa son regard sur la scène avant que son regard ne se pose sur moi. Il proposa de repartir du début et se présenta sous le nom d'Andrew McWilliams.

- Enchantée Andrew, moi c'est London Teague, peste de service depuis trois mois, lui répondis-je en souriant. Maintenant que j'avais arrêté de pleurer, je détaillais mieux Andrew et si le fait d'avoir passé sa main dans ses cheveux il y a peu l'avais rendu sexy à mes yeux, je dois bien avouer que physiquement, c'était typiquement le mec sur lequel je flashais en temps normal.

Andrew ne répondit pas au fait que j'avais dit que lorsqu'on voulait vraiment, on trouvait toujours le moyen de gâcher encore plus une soirée. J'en avais fait l'expérience dernièrement et je ne voulais pas retenter l'expérience de sitôt.
Ensuite, il se présenta et j'en fit de même avant de le regarde plus amplement. En temps normal, il aurait été tout à mon genre de mec, grand, brun, un regard mystérieux, c'était ce qui me faisait craqué sur un mec physiquement. Après, niveau personnalité, mes ex étaient tous différents mais ils avaient comme point commun le fait qu'ils me changeaient les idées et qu'ils m'acceptaient comme j'étais. Malgré ça, je ne comptais pas tomber de nouveau amoureuse tout de suite. Les souffrances qu'engendraient une relation finissaient toujours par l'emporter sur les moments de bonheur partagé.

En me présentant comme la peste de service depuis trois mois et ayant compris qu'il aimait autant la gent féminine que j'aimais la gente masculine, je pensais qu'il repartirait seul au bar et qu'il me laisserait. Au lieu de ça, il réitéra sa proposition de m'offrir un verre, m'appelant même Mademoiselle peste de service depuis trois mois. Ce petit sobriquet me fit sourire légèrement mais je ne le montrais pas trop. J'avais appris à cacher ce que je ressentais et à montrer un autre visage, ainsi, personne ou presque ne savaient les sentiments qui m'habitaient.
Il me sourit également mais son sourire était figé, trop rigide, comme si ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait ce geste et que ses muscles avaient oublié comment faire. Je prenais un petit temps de réflexion avant de me lever de ma chaise et de le suivre de nouveau au comptoir.
Le barman prit notre commande et une fois qu'il était occupé à préparer nos verres, j'en profitais pour m'adresser à Andrew.

- Alors, pourquoi avez-vous insisté pour m'offrir un verre ? m'enquis-je poliment, ne trouvant rien d'autre à dire. Après tout, nous ne nous connaissons pas et nos échanges ont été plus que musclés.

Sans savoir pourquoi, je pensais à July. C'était son jour de congé et je savais qu'elle aurait aimé assister à ce qu'il venait de se passer. Je notais dans un coin de ma tête qu'il fallait que je le lui raconte. Enfin, si j'y pensais.

J'avais commander un vitel citron/pamplemousse. C'était Luigi qui m'avait fait découvrir ce mélange et j'avais adoré. Luigi était le propriétaire du bar près de l'université où mes amis et moi allions très souvent. C'était même lui qui nous avait présenté à Julian et il s'en était énormément voulu quand on lui avait appris qu'il s'était barré en pleine nuit. J'aimais bien Luigi, il savait toujours comment nous remonter le moral. En fait, c'était un éternel optimiste et pour lui chaque problème avait sa solution.
J'avais demandé à Andrew pourquoi m'avoir offert un verre puisqu'on avait commencé par s'engueuler. Il ne répondit pas de suite puisque le barman nous apporta nos commandes. Andrew bu une longue gorgée de son perrier avant de me répondre que c'était peut-être pour savoir ce que c'était de boire avec une peste. Je lui sourit bien malgré moi et ce n'était pas en réponse à son petit sourire en coin qu'il faisait.

- Boire avec une peste n'est pas si différent que de boire avec une gentille fille, lui répondis-je avant de prendre une gorgée. Enfin, si il y a une différence, c'est que la peste peut vous envoyez bouler très rapidement et très sévèrement, ajoutais-je sur le même ton qu'il avait employé.

Bien que la conversation qu'on tenait paraissait respectueuse et courtoise, ayant commencé sur une tension, elle le restait même si on parlait de choses plus légères, plus futiles.
Je n'allais pas rester très longtemps en sa compagnie, bien qu'elle était plus agréable qu'au début de la soirée et qu'il semblait qu'il ait vécut la même mésaventure que moi, il restait un mec et jamais je ne restais aussi longtemps en compagnie d'un mec que je ne connaissais pas d'avant.

Je buvais mon verre lentement, laissant le gôut du sirop de pamplemousse enrober mes papilles pour libérer ses saveurs. Je venais d'insinuer à mon compagnon de bar que je pouvais l'envoyer bouler à tout moment mais il ne semblait pas l'avoir compris comme ça. Il s'était mis à sourire avant de répondre que je me trompais, que les gentilles filles n'étaient pas celle qui mesuraient le plus leurs mots.
Je ne répondis rien, je ne voulais pas entamer une nouvelle discussion houleuse avec lui. J'étais làs de me prendre la tête avec ce jeune homme, surtout que je le trouvais vraiment mignon. Il fallait que je me ressaisisse au plus vite et que j'aille prendre une douche au plus vite, sinon, je risquais de tomber amoureuse de lui.
Andrew se tourna vers moi mais regardais le barman. J'étais à la fois déçue et soulagée. Il s'adressa au barman en disant que c'était pour lui avant de me regarder, de me sourire puis de s'incliner avant de me souhaiter une bonne nuit.

- Bonne nuit à vous aussi monsieur je-me-mêle-de-ce-qui-ne-me-regarde-pas, lui répondis-je en souriant pour qu'il comprenne que c'était comme lorsqu'il m'appelait la peste.
Il s'en alla et je restais au bar, le temps d'être sur qu'il soit dans sa chambre avant que je ne regagne la mienne. Le barman, amusé, me regardait, comme s'il lisait en moi et je détestais ça.
Finalement, au bout d'une dizaine de minutes, je décidais qu'il était temps que je regagne moi aussi ma chambre.