Dès que je fus levée, habillée, maquillée, préparée, je filai à la plage, le beau temps était au rendez-vous depuis le début des vacances et j'avoue que cette île me plaisait énormément, ainsi que les gens que j'y ai rencontré, tous formidables et plus uniques les uns que les autres. Je commençai à me dire que je pourrai rester et être professeur peut-être. Il faudrait juste que je fasse mes études, mais ça, ce ne serait pas un problème. J'aime énormément la littérature, enseigner la littérature serait bien. J'aime aussi la photographie, et dans ce cas les choses seraient plus simples, j'ouvrirais un studio de photo et au moins je n'aurais pas besoin d'études. Quoi qu'il en soit, j'avais encore du temps pour y penser.

J'avais donc passé tout le début de la journée à la plage entre un pique-nique et un bon livre, à vrai dire, mon préféré, le Chardon et le Tartan, une oeuvre exceptionnelle. Tout était donc parfait et calme, jusqu'à ce que je reçoive ce drôle de sms, d'un numéro inconnu. Très étrange je dois dire.

Code:

Chanelle,
Présente toi dans 5 minutes dans le Parc Exotique
Viens seule c'est une surprise pour toi
À bientôt

Je n'avais pas le numéro d'Alex, mais cela pouvait tout à fait être lui, c'était bien le genre de coup tordu qu'il était prêt à faire et c'était bien ça qui avait le don de m'énerver chez lui mais à la fois je ne pouvais m'empêcher de sourire en me disant qu'il voulait me voir. Je ramassai alors toutes mes affaires et passai tout de même au bungalow pour me changer et mettre quelque chose de plus habillé qu'un maillot de bain et un paréo. J'optais à la place pour une joli débardeur et un short en jean. Je me rendis alors à l'adresse communiquée. Quand j'arrivai je ne vis rien, je m'avançai en marchant sur le parking et ô vision d'horreur, là était planté Clay, mon ex, vous savez l'abruti qui a eu le malheur de me tromper. En le voyant je fis immédiatement demi-tour, il était hors de question que je lui adresse la parole, ce faux-jeton avait fait l'erreur de se pointer ici comme si de rien n'était. Je ne sais même pas comment il m'a retrouvée. Quelle imbécile j'étais de venir ici, j'étais furieuse, tellement que si je ne me contrôlais pas, il aurait prit mon poing dans la figure. Je me retournai au dernier moment pour lui adresser quelques mots afin qu'il voit que je ne voulait plus de lui. « Vas-t-en Clayton, tu n'es pas le bienvenu ici. », avant je ne l'avais jamais appelé Clayton, mais je n'avais plus rien à voir avec la fille que j'étais avant.

Il était hors de question que je reste là plus longtemps. Revoir la tête de ce menteur me mettait plus qu'hors de moi et ce sourire qu'il affichait me donnait envie de le gifler. De plus, il avait eu l'audace de me parler de son erreur comme une broutille, vous savez le genre de chose qui se pardonne facilement. Et bien non. Je remarquai alors qu'il déposa une fleur su ma main, comme auparavant, mais ça ne marchait plus, je n'avais pas envie de tomber dans son panneau et de lui pardonner, j'avais décidé de faire une croix sur lui et notre histoire quand je l'avais quitté, pour moi, il n'y avait plus rien à dire. Je poussais alors sa main qui tenait toujours la mienne et enleva la fleur de mon poignet. « Pour qui te prends-tu toi ? Tu crois qu'en revenant comme ça vers moi je vais accepter ta fleur et en plus tes gestes, c'est non. ».

J'avais très bien remarqué son petit jeu, me regarder dans les yeux, me prendre par la main, me sourire, mais ça ne prenait pas sur moi, du moins plus, avant il lui suffisait de faire ça pour que je lui tombe dans les bras, mais c'était finit. J'avais déjà une grande force de caractère mais j'avais encore évolué et désormais il était bien difficile de me satisfaire ou de me convaincre. « D'abord, comment as-tu su que j'étais là ? Qu'attends-tu hein ? Que tout redevienne comme avant ? Et bien tu peux toujours courir. ». J'avais été calme et ferme, dans mon esprit tout était clair, c'était finit et je ne voulais plus le voir. J'avais bien trop souffert à l'époque et maintenant je n'avais plus envie d'y penser ni même d'en parler, du moins, pas avec lui.

Je me sentais bien stupide d'être venue ici, si je n'avais pas été poussée par la curiosité et surtout si je ne m'étais pas mis dans la tête qu'il s'agissait sûrement d'Alex, je ne me serais pas précipitée ici, dans ce parc, en face de lui. Je n'avais aucune envie de lui parler mais ma foi, il avait l'air bien décidé à me coller alors je me reculai d'un pas car je le trouvais bien trop près et que même si j'acceptais de lui parler, et j'en étais bien gentille, il était hors de question qu'il s'imagine qu'il avait ses chances. « Et bien soit, si tu veux qu'on parle, tu vas devoir accepter le fait que je sois intransigeante. ». Il allait aussi devoir comprendre que même la haine est un sentiment bien faible comparé à ce que j'éprouvais envers lui et surtout depuis que je le revoyais et que les souvenirs refaisaient surface.

« Je n'ai pas envie de te mentir, je te déteste. Non pire encore, je te hais, j'ai envie de te démolir sur place, mais je ne le ferai pas, par fierté et aussi parce que je vaux mieux que ça, que toi. ». La troisième raison était que j'étais une fille et que s'il ripostait je ne voulais pas finir en miette mais aussi que ce n'est pas très glamour, surtout que mes ongles étaient frais faits de hier et que l’esthéticienne y avait passé beaucoup de temps. « Vous m'avez fait beaucoup de mal, surtout toi, car je te croyais prêt à tout pour me garder, mais je me suis trompée, ça arrive. Mais ça n'arrivera plus, plus personne ne m'y prendra, je prends mes distances avec les hommes alors ce n'est pas toi qui va me faire changer d'avis. », c'était en partie vrai, c'est ce que j'avais décidé, avant de rencontrer Alex, ce garçon était comme une drogue, mauvais pour moi mais impossible de s'en défaire, et ça, ça n'était pas vraiment prévu au programme, même si je ne lui admettrai sûrement jamais, je préférais encore jouer la carte de l'indifférence.

Je n'avais pas reparler à mon ex meilleure amie depuis l'histoire et à vrai dire, je m'en fichais, elle faisait partie de mon passé et ne méritait aucune de mes paroles, même pas mon pardon, c'était même le cadet de mes soucis. De tout de façon je ne reverrais jamais Mélinda, car c'est comme ça qu'elle s'appelle même si la traître lui allait bien mieux. « Tu sais Clay, je n'ai pas parlé à Mélinda depuis et je n'y compte pas. Je vous en veux à vous deux et c'est ainsi. Le hic c'est que toi tu es revenu dans ma vie alors c'est toi qui paye les pots cassés. ». A vrai dire, c'était triste mais c'était vrai, ils auraient pu payer tous les deux mais Mélinda n'était pas là.

Puis Clay se mit à me parler de quelque chose qu'il gardait dans sa boîte à gant et là je sentais que les choses prendraient un autre tournure. Lorsqu'il revînt avec une petite boîte je ne sus plus où me mettre, le pire était lorsqu'il mit le coffret dans ma main. Si je n'avais pas été aussi gêné j'aurais refusé de tenir cela mais je n'avais pas eu le choix et je ne savais pas quoi dire. Je l'ouvris et découvris alors une magnifique bague, c'était bien trop sachant que je ne pouvais pas me résoudre à le pardonner. Je regardais l'objet, les larmes aux yeux, ne sachant que dire et je n'écoutais même pas ce que Clay disait, pour moi c'en était trop, trop de choses pour aujourd'hui. « Je... Écoutes je ne peux pas te dire que je vais te pardonner, pour l'instant j'en suis incapable, je vais d'ailleurs te rendre... euh... cette bague. Elle n'est pas pour moi, crois-moi tu trouveras quelqu'un d'autre à qui la donner. ».

Je tournais alors les talons, complètement bouleversée par tout ça, submergée par la colère et me sentant trahie. De tout de façon, l'histoire était trop proche pour que je puisse être objective et me dire qu'après tout il méritait une autre chance. J'avais besoin de changer d'air, de voir autre chose, de penser à moi et aussi de tout clarifier dans mon esprit, tant que rien ne serait clair je ne pourrais aller de l'avant et c'était d'autant plus compliqué qu'Alex me faisait tourner la tête lui aussi.

Lorsque nous étions ensemble, Clay avait toujours été surprenant, à mes petits soins et prêt à tout pour me satisfaire, ce qui me charmait à l'époque, mais maintenant rien n'importait et surtout pas des paroles prononcées à la volée par quelqu'un qui vous a déjà mit KO. Et tout le monde sait à quel point c'est difficile de pardonner quelqu'un qui nous a déjà détruit une fois. Tout le monde le sait oui, tout le monde sauf Clayton apparemment. Je le savais têtu et je pense que je n'ai pas encore tout vu. La preuve malgré mon détachement et le fait que j'étais blessée par tout ça, il ne renonçait pas, au contraire. Il remit la boîte de la bague sur le capot de sa voiture, il n'avait pas peur lui, n'importe pourrait passer et la lui voler, même si je ne la voulais pas, il ne fallait pas non plus laisser tant d'argent se balader seul.

Et quand on s'y attend le moins, c'est à ce moment qu'on nous surprend. La preuve, il s’avança vers moi et ni une ni deux m'embrassa. J'eus un mouvement de recul et ne prolongeai rien du tout. Tout était trop précipité, trop rapide, le revoir était déjà un choc alors l'embrasser était pire. Je tournai ma tête après ses dernières paroles, me reculai d'un pas, je ne savais plus où j'étais et ce que je faisais, je ne pouvais pas rester là en tout cas. Pas avec lui. « Non Clay, je... Je ne veux pas, du moins pas maintenant je veux rentrer et que tu me laisses pour l'instant, je veux faire le point. ». Je savais bien qu'une fois rentrée, il m'appellerait directement et que je n'aurais pas le choix, il allait me harceler jusqu'à ce que j'accepte de dîner avec lui, en tout bien tout honneur, de mon côté et surtout pour lui dire qu'il n'y avait rien de possible. « Écoutes, tu ne peux pas arriver là, m'embrasser et me demander en mariage, c'est impossible, ok ? T'as pas le droit, pas aujourd'hui, pas après tout ça. ».

J'étais complètement décontenancée et j'avais grandement besoin de me retrouver seule. « Je vais y aller Clay, je te demande juste de me respecter et de me laisser un peu.. Puis il se passe bien trop de choses dans ma vie... ». Après ces paroles je m'en allais, sans avoir remarqué la bague qui se trouvait dans la poche de ma robe. Sûrement la découvrirai-je en rentrant...